adresse et remerciements Petits Lieux

L'Europe

Septembre 2002: l'éditorial de Suzanne Ferry

La rentrée…

On la craint… on est si bien en vacances… et puis, comme l'écolier, on l'attend avec quelque impatience: il souffle soudain un petit vent d'amitié et de poésie qui vous enivre. Et que viennent en cascade les croque-notes et autre Pierrot pour vous faire rêver.

Petite Annonce

Cherche organisateur de barbecue pour Monsieur Dabblyou Bouche et Sadam(e). Conditions: avoir l'oeil et le bon; éviter de mettre du pétrole sur le feu et surtout feu d'artifice s'abstenir.

Biennale 2002

Tout comme en l'an 2000, on a vécu deux soirées de demi-finales en se sentant très proches des concurrents et de leurs émotions.

En revanche, la finale dans la grande salle (prévue plutôt pour des concerts rock), fait perdre une partie du contact; les textes sont moins accessibles, on perçoit moins la sensibilité des artistes et surtout, on regrette que tel ou tel ne soit plus là.

Quoiqu'il en soit, la chanson française avec Vincent Delbushaye (2e prix) est dans de bonnes mains : on attend avec impatience qu'il étoffe son répertoire d'autres perles encore.

Le 3e prix, qui revient à François Spi, est mérité pour l'originalité des musiques, de l'écriture et peut-être pour ses attitudes de faux (?) timide.

Le premier prix à Robin? Eh bien, sans doute pour sa superbe voix et les qualités musicales de l'ensemble. On attend son CD pour découvrir ses textes, mais de tout cœur: bravo Robin. Profite bien de ta chance.

Téna? Oui bien sûr. Mais dans un style tellement différent des autres. Difficile d'écouter sans souffrir des tympans. Que dire de Guy Rombaux, sinon qu'il méritait sûrement sa sélection comme d'autres demi-finalistes que nous avons beaucoup aimés et qui, nous l'espérons, ne se décourageront pas.

Côté spectacle: un Dimitri toujours pareil à lui-même… on aime. Quant à Zoé, elle est en train de devenir la plus forte personnalité de ces dernières années en Belgique…

Et vive la chanson. Et ron et ron, petit patapon.

Sur les "Thraces" de la Bulgarie – Europalia 2002

Aux portes de la Communauté Européenne, nous trouvons, à côté de douze autres pays, la Bulgarie.

Nous nous y attachons particulièrement aujourd'hui pour deux raisons : d'abord, parce que le Festival Europalia 2002 sera consacré cette année à la Bulgarie, mais surtout parce que, tout récemment, nous nous sommes retrouvés par le plus heureux des hasards pour quelques jours dans ce pays.

Nous avons pu, par l'intermédiaire de notre excellent guide Plamen, approcher de très près et comprendre la patience, les souffrances, mais aussi les passions d'un peuple qui fut sous domination au fil des siècles et qui a su garder intactes jusqu'à ce jour ses valeurs, ses traditions et son expression artistique, influencées et enrichies bien sûr, du passage, dès l'âge du bronze, de la civilisation thrace, puis gréco-romaine, byzantine, slave et musulmane.

  • Nous avons pu admirer, dans différents musées, notamment à Sofia, des pièces d'orfèvrerie d'une finesse inouïe (datant de l'époque des Thraces.)
  • Nous avons été séduits par un concert émouvant au-delà de toute expression dans une petite église orthodoxe non loin de la Vallée des Roses.
  • Nous sommes entrés dans l'intimité de l'habitat des derniers siècles par de fidèles reconstitutions.
  • Nous avons assisté à un concert de piano dans la maison du compositeur Pancho Vladigerov.

Et enfin, nous avons côtoyé la splendeur de la tradition byzantine dans les monastères et églises orthodoxes richement ornés de peintures et d'icônes.

Les moines furent les principaux dépositaires de la culture bulgare : manuscrits, icônes, argenterie religieuse et objets du Culte. Ils furent aussi les conservateurs de la langue et de la littérature, surtout durant l'occupation ottomane de 1350 à 1876.

Le christianisme ainsi que l'écriture cyrillique furent introduits dans le monde slave au 9e siècle par la Bulgarie qui était alors le plus grand état d'Europe.

C'est dans les monastères, souvent perchés dans la montagne, que purent se conserver les traditions et toutes les richesses du patrimoine. Aucun envahisseur n'a pu venir à bout de ce peuple. «La Bulgarie a toujours lavé ses plaies dans l'eau vive de la liberté».

Aujourd'hui encore, la culture bulgare rayonne autant par sa musique, son théâtre, sa danse que par son folklore de mémoire millénaire.

Durant les deux conflits mondiaux, son rapprochement avec l'Allemagne l'avait isolée. Pourtant, c'est encore par son esprit indépendant qu'elle résista et refusa de livrer la communauté juive de Bulgarie à la folie génocidaire des nazis. La rencontre, en 1943, du roi Boris III avec Hitler et la mort inopinée du souverain au lendemain de ce voyage suscitent aujourd'hui encore bien des questions.

Dévastée au cours des siècles, opprimée, trahie, la Bulgarie est restée elle-même au milieu d'immenses difficultés. Aujourd'hui encore, elle est économiquement vacillante au sortir d'un communisme dont le chef de l'Etat semble avoir été perçu comme un oppressant dictateur par une bonne partie de la population.

Savez-vous que des liens tout à fait étonnants relient nos deux pays et ce, dès la fin du 19e siècle. Les hommes politiques bulgares prirent comme modèle la constitution belge ainsi que le système administratif, éducatif, juridique et même municipal. A cette époque, il y eut beaucoup d'échanges commerciaux et financiers et nombre d'étudiants bulgares fréquentèrent nos universités.

Il ne nous reste plus maintenant qu'à vous inviter à profiter au maximum des manifestations artistiques programmées un peu partout en Belgique et à Bruxelles en particulier. Nous tenons à votre disposition le programme détaillé : trois expositions, dont l'Or des Thraces, sans conteste la principale, du théâtre, de la danse, du cinéma, et encore théâtre pour enfants, littératures, concerts, récitals, chœurs, et autres manifestations folkloriques.

Nous espérons que vous partagerez notre enthousiasme et prendrez plaisir à découvrir la richesse culturelle du peuple bulgare.

Merci à Europalia pour sa précieuse documentation.

Chronologiethème

Novembre 2012

L'argent ne fait pas le bonheur?
Rendez-le!

Cette boutade de Jules Renard (1864-1910) est plus que jamais d'actualité. De nombreux économistes, par le biais d'émissions télé, nous expliquent le fonctionnement et surtout le dysfonctionnement des banques (Nicolas BAVEREZ, Daniel COHEN). Nous parlerons davantage de Joseph Eugène STIGHITZ, prix Nobel d'économie, altermondialiste, qui souligne surtout que nous avons besoin de valeurs morales et d'éthique, qu'il faut exiger plus de transparence, couper les banques énormes en deux.

La finance doit rester au service de la société.

On ne peut pas continuer à individualiser les bénéfices tout en sociabilisant les déficits.

Les économistes nous aident à voir clair. La connaissance est le premier pas indispensable vers l'action.

La Biennale 2012

Quelle belle finale et quel éclectisme que cette dixième biennale le 20 septembre au cirque royal... Arriver en finale, c'est déjà avoir gagné. On n’insiste plus sur le classement. Au niveau des prix attribués, c'est sans doute MOCHELAN et MÉLANIE ISAAC qui ont remporté le plus gros morceau. Mais PHILIPPE TASQUIN, (que je ne connaissais pas) m'a enthousiasmée. J'ai adoré le rythme et la musicalité des R'TARDATAIRES, la précision du travail d'AURELIA. MOCHELAN a fourni une prestation d'une très convaincante simplicité. Quant à MÉLANIE, j'espère qu'elle aura la place qu'elle mérite. Elle a tant de choses pour convaincre, une vitalité, une présence hors mesure et... sa modernité, il faut en convenir, (même si je me souviens avec émotion de cette première chanson écoutée sur mon piano «Je suis une pomme verte, et rouge...»).

Bravo à tous, bravo à toi Mélanie.

La Mer Baltique

Pourquoi avons-nous choisi la Pologne comme pays d'évasion cette année?

Plusieurs raisons dont certaines nous échappent. Mais nul regret! Nous sommes revenus enthousiasmés par la beauté des sites, émus par l'émouvante histoire de son peuple. Conscients aussi que si «les Belges étaient les plus braves des Gaulois», les Polonais méritaient certes la médaille du courage devant l'oppression vécue au fil des siècles et davantage encore durant les deux guerres du vingtième siècle.

Rayée de la carte en 1795 pour plus d'un siècle, son peuple n'a jamais perdu l'espoir.

Succinctement, un peu d'histoire… Dès le 17° siècle, après des guerres désastreuses et devant la menace de nouveaux conflits avec les Russes et les Turcs, la Pologne renforce le mouvement national. Jean Sobieski s'allie à l'Autriche et remporte une éclatante victoire qui renforce le mouvement national, mais il ne réussit pas à reconstituer l'Etat polonais. Catherine de Russie, Frédéric de Prusse... arrachent quelques territoires au pays, il y eut un deuxième partage, puis un troisième... et la Pologne cessa d'exister pendant plus d'un siècle. Gardant leur fierté nationale, il fallut attendre jusqu'en 1918 pour la reconstitution de l'Etat. Hélas, la seconde guerre mondiale allait détruire 70% de leurs constructions et monuments et 90% de leur économie agricole et industrielle, sans parler des 800 000 victimes!

Avant de quitter la Pologne, les Allemands ont dynamité systéma­tiquement maisons et édifices à VARSOVIE, laissant derrière eux pierres et gravas sur 40 cm d'épaisseur. C'était compter sans le courage de chacun et la détermination de tous.

Nous avons visité le Château Royal de CRACOVIE où, quelques semaines avant sa destruction, les responsables, mis au courant des risques encourus, ont enfoui dans la cave, sous une dalle de béton, un fragment de chaque porte, un morceau de chaque parquet des différente pièces), un fragment de décoration des murs et plafonds, systématiquement. Quand on voit la diversité des éléments, la minutie des détails, et la richesse des matériaux, on a peine à imaginer que toute cette beauté soit reconstruction d'après guerre. Quand les moyens manquaient, les Polonais, après leur journée de travail, venaient spontanément prêter leurs mains d'artiste et de bâtisseurs.

Notre première curiosité visitée fut cette immense mine de sel de Wieliczka, du 13e siècle, profonde de 300 m où tout semble aujourd'hui surhumain par le travail de boisement indispensable et dangereux. Les travailleurs y ont laissé en plus tant de manifestations artistiques sous forme de chapelles et de sculptures taillées à même le sel dont notre meilleur souvenir est la reconstitution fidèle de la dernière scène de Vinci. Elle possède une salle de conférence de 1000 places et un sanatorium à 210 m.

A Varsovie, après la visite d'un des domaines «les plus remarquables d'Europe», le Château de Lasienski, il nous fut donné d'entendre dans le parc et sous un soleil complice, un récital de musique de CHOPIN par un brillant interprète. L'après midi, nous avons visité la maison natale du compositeur à Zelazowa Wola.

Vous comprendrez que je ne m'étale pas longuement sur les souffrances du peuple polonais, des homosexuels et des gitans enfermés à Auschwitz avant que cet endroit tristement célèbre ne devienne en plus le lieu de destruction systématique du peuple juif.

TORUN est la ville natale de COPERNIC, une ville médiévale regorgeant de surprises architecturales dont les monuments ont fort heureusement peu souffert des destructions nazies.

Il restait la jolie ville de GDANSK, ce port stratégique sur la Baltique que la Pologne perdit au profit de l'Allemagne avant qu'elle ne lui fut rendue.

Et pour conclure, sur le chemin du retour, ce fut la visite d'un dernier site important: le Château de MALBORK, extraordinaire construction édifiée en 1098 par les chevaliers teutoniques.

Courage, talent et fierté nationale, les Polonais ont tout gardé, intacts au fil des siècles;

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